Retour sur les ventes aux enchères de Genève

Les ventes aux enchères de bijoux de Genève en mai ont révélé une forte demande pour les bijoux et pierres de la plus haute qualité, mais certains articles remarquables n’ont pas atteint leur potentiel d’investissement.

Parmi les lots vedettes, un collier Art Déco, propriété d’une mondaine américaine, amie de la duchesse de Windsor, ainsi que des rubis et des émeraudes extrêmement rares, de provenance royale pour certains.

De nombreux lots ont dépassé les estimations de prévente, en particulier des bijoux signés par les maisons de haute joaillerie ou des pierres précieuses et diamants de grande rareté et beauté.

Emmanuel Piat, dans son analyse des ventes : « Le marché est très sélectif ; seules les vraies pierres de qualité font un prix, le reste est soit invendu, soit atteint un prix moyen. C’est un marché d’experts, de marchands ».

Le lot le plus vendu lors de la vente Christie’s du 15 mai était un rubis de 22,86 carats serti dans une bague par Harry Winston.

La bague, propriété d’une princesse, a affolé les enchères et s’est vendue pour 7,2 millions de dollars à un acheteur anonyme, bien au-delà de son estimation de 2,0 à 3,0 millions de dollars avant-vente.

« On ne trouve pas facilement des rubis de cette taille », a déclaré le commissaire-priseur en chef Rahul Kadakia après la vente. « Une pierre de presque 23 carats, taillée à l’ancienne, de provenance royale, Harry Winston… tout cela conjugué ensemble, c’est idéal pour une vente aux enchères. »

Certaines pierres précieuses de bonne qualité mais pas exceptionnelles ont déçu. Par exemple, un saphir birman de 20,76 carats (Lot 170 Christie’s) n’est monté qu’à 25 000 $ par carat. « C’est un résultat logique. La pierre était un peu triste, avec un peu de gris dans le bleu » décrète Emmanuel Piat.

 

La vente Sotheby’s, qui a eu lieu le 14 mai, a vu un certain nombre de pièces Art Déco atteindre des sommes importantes, mais d’autres n’ont pas nécessairement réalisé leur plein potentiel.

Le lot le plus important était un collier d’émeraudes et de diamants des années 1930 qui appartenait autrefois à Hélène Beaumont, une mondaine américaine et amie intime de la duchesse de Windsor. Le bijou a été vendu à 3,6 millions de dollars, en adéquation avec son estimation avant la vente – et plus du double du prix obtenu lors de sa première vente aux enchères en 1994.

Ce doublement de prix en 25 ans représente une augmentation annuelle moyenne non exceptionnelle de 4%.

Outre le « collier Beaumont », la soirée a été marquée par la vente à 972 934$ d’une paire de boucles d’oreilles de style Art Déco, sertie d’émeraudes colombiennes de forme coussin, pesant respectivement 17,01 et 17,71 carats, et celle d’une bague Bulgari composée d’un rubis de 5,14 carats entouré de diamants, vendue à 1,69 million de dollars et dépassant son estimation de 1,25 à 1,35 million de dollars. Emmanuel Piat a distingué ce rubis comme étant d’une qualité exceptionnelle, mentionnant sa « grande élégance de cristal, un joli rouge, légèrement rosé ».

 

« Les ventes aux enchères de bijoux de Genève ont bénéficié de la deuxième édition de GemGeneve, qui a attiré davantage d’acheteurs ici », a déclaré Elke Berr, négociante de pierres précieuses basée à Genève.