Perspectives en Birmanie depuis la levée de l’embargo

La croissance prévue du commerce des pierres précieuses et du jade, suite à la levée de l’embargo américain bloquant les importations de jade, de rubis et de bijoux signé par le président américain Barack Obama au début d’octobre 2016, n’est pas encore arrivée.

Jeffrey Bilgore, président de l’American Gem Trade Association, a déclaré que cela pourrait prendre un certain temps pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement entièrement transparente et appropriée.
L’embargo avait été mis en place par les Etats-Unis et l’Union Européenne en 2008, pour dénoncer la violation des droits de l’Homme contre les minorités ethniques dans ce pays. En 2013, l’Union Européenne décide de lever les sanctions (sauf sur le commerce des armes).

De nombreux facteurs clés pourraient conduire à un développement positif.
Le règlement des conflits dans des régions comme l’État de Kachin – situé au nord du pays et limitrophe de la Chine -, qui possède d’importants gisements, pourrait favoriser l’investissement, l’emploi et la productivité dans ces régions.
Malgré son statut de principale source de jade et d’autres pierres précieuses tel que le rubis, les revenus générés sont dus à l’exportation de pierres brutes ce qui représentent 10% du prix de vente final de la pierre. Le reste est réparti entre les différents intermédiaires qui taillent, polissent et vendent les pierres aux négociants des pays voisins comme la Thaïlande. Le développement de processus locaux et l’octroi de licences pour l’exportation de produits finis pourraient ajouter une grande valeur à la chaîne d’approvisionnement.
La Birmanie montre son engagement à combattre la corruption et à mieux réglementer l’industrie minière afin de valoriser ses ressources naturelles et de réduire l’impact environnemental du secteur de l’extraction. Le gouvernement est conscient qu’il doit mettre en place une chaîne d’approvisionnement durable. Le travail forcé, les problèmes de santé et de sécurité, les activités criminelles, et les dégâts sur l’environnement ne peuvent pas encourager la croissance d’une économie en développement.
En témoigne son adhésion à l’EITI (Extractive Industries Transparency Initiative) : norme permettant la publication de l’information sur les industries pétrolière, gazière et minière. Elle exige des pays et des entreprises, qu’elles divulguent l’information sur les étapes-clés de la gouvernance des revenus pétroliers, gaziers et miniers. Le pays fera l’objet d’une nouvelle analyse par cet organisme courant 2017.
Si ces mesures continuent de se concrétiser, les perspectives pour les investisseurs étrangers et les acteurs du commerce des pierres de couleur semblent prometteurs.

Ville de Mogok, Birmanie.

Brut de rubis, Birmanie