On reproche souvent au marché des pierres de couleur son opacité totale.
Alors qu’il existe une littérature abondante sur le diamant, accessible sur internet, avec des études de marché sectorielles, des bourses organisées, un indice de prix de référence (dérivé de la liste Rapaport), les pierres de couleur seraient réservées aux initiés avec des critères de valorisation perméables à une certaine « subjectivité », et résistant à toute tentative de pleine intelligibilité pour quelqu’un d’extérieur au métier.
Nous pensons que c’est faux et aimons le démontrer. S’il existe une source d’information objective et publique qui donne une vraie transparence de prix de marché pour les pierres de couleur, ce sont évidemment… les enchères !
Leur valeur ajoutée est d’ailleurs très largement liée à leur publicité, et à l’ « efficience » de marché qu’elles contribuent à améliorer, non seulement au niveau de la fixation des prix, mais également au niveau de la liquidité.
Encore faut-il être capable de rattacher un prix à une qualité. C’est tout le travail d’expertise et d’évaluation des lots qui entre en jeu.
Nous avons observé les grandes ventes organisées par les maisons Christie’s et Sotheby’s depuis le début de l’année 2017. Le périmètre de notre étude est déterminé par les critères minimaux d’éligibilité pour notre standard de qualité : les saphirs et les rubis sont naturels non chauffés, les émeraudes sont non huilées ou huilées mineures. Seuls les lots qui ont trouvé preneur ont été retenus.
Par ailleurs, nous précisons d’emblée que nous ne ferons pas ici d’analyse comparative historique qui soulignerait une orientation de marché.